Conseils, vous me noyez !
Par Reine Vanderlinden, psychologue.
Gardez au cours d’une journée à la maternité un papier et un crayon sur vous et inscrivez une petite croix chaque fois que vous recevez un conseil ou un avis sur ce qu’il convient de faire avec votre bébé. Bien des chances que vous soyez surpris lorsque vous ferez le relevé en fin de journée. Amusez vous ensuite à examiner la compatibilité des conseils entre eux. Ca risque de vous donner le tournis. Comment se retrouver dans la jungle des recommandations et qu’en faire ?
Oserions nous vous en donner un supplémentaire ? Faites la différence entre « conseil » et « information ». Certes quand on démarre un nouveau métier, celui de parents, on a besoin d’être guidé, mais guidé n’est pas synonyme d’être pris dans le flot des émotions et souvenirs des conseilleurs. Avoir un bébé, s’occuper d’un bébé, nourrir un bébé, veiller aux rythmes d’un bébé… touchent tous ceux qui s’en approchent. Des souvenirs positifs ou pénibles remontent, des rivalités se profilent, des prises de pouvoir se marquent, du paternalisme s’infiltre… les conseils ne sont jamais neutres et c’est bien ce qui désemparent ceux qui les reçoivent. Faire la différence entre une information et un conseil est alors bien nécessaire. Comprendre comment se structure le sommeil d’un nourrisson, comment il tête ou déglutit, quels sont les signes de faim ou de douleur, sont des informations nécessaires qui permettent aux parents d’avoir des repères ; mais les « ya qu’à » de la mamy, les « vous devriez » de la sage femme, les « vous voyez bien que » … ne sont pas toujours là pour faire du bien. Ils distillent souvent un message subliminaire qui laisse entendre que c’est évident pour tout le monde (ceux qui ne font que passer par la chambre) mais que vraiment, là, comme parents vous n’avez pas l’œil !
Alors ne gardez que ce qui peut vous donner le sens de ce que fait un bébé, et pour le reste regardez le et composez avec ce que vos intuitions vous disent de faire, tout en sachant que les nourrissons parfois n’en font qu’à leur tête quelle que soit la bonne mère qui s’en occupe !
Reine Vander Linden