Jour 2 : Le Doute
Par Emmanuelle Kadz, pédiatre.
a. Maman
C’est un peu comme le J1 mais vous serez encore plus fatiguée… et, pour celles qui allaitent, avec parfois les mamelons un peu plus, dirons-nous, sensibles…
Apprenez vite à reconnaître qui dans votre entourage et au sein du personnel soignant vous apporte apaisement et confiance. Entraînez-vous à dire « Ah c’est une bonne idée ! » à toute personne qui vous suggère une façon de faire, une manière de penser, une vérité absolue. Réfléchissez à ces « bons conseils » en soirée lorsque tout est plus tranquille, et ne retenez que ceux qui vous paraissent logiques et justes… ce sont ceux qui VOUS conviennent. De cette manière, vous apprendrez à ne pas perdre d’énergie en négociation.
Je suis effarée de constater avec quelle aisance, la voisine de palier, la grand-mère, la bonne copine ou encore la cousine mère d’un nourrisson de 2 mois semblent toutes détenir la vérité ultime, LA bonne solution…
Vous devez savoir qu’il n’y a que très peu de règles scientifiques dans le domaine de la parentalité.
La bonne solution, c’est celle qui vous conviendra ; vous êtes la seule à la connaître.
Chaque enfant est unique, chaque mère est unique. Vous avez en vous les meilleurs atouts pour répondre à vos besoins ainsi qu’à ceux de votre bébé. Faites-vous confiance, c’est primordial.
Cela ne doit pas non plus vous faire peur. S’il y avait un diplôme pour la maternité, cela se saurait. Si vous désirez (simplement) le bien-être et la protection de votre enfant, cela signifie que vous êtes dans le bon.
Entourez-vous de gens qui contribuent à vous donner cette confiance si précieuse et qui feront de vous une future mère épanouie. Vous êtes votre meilleure alliée.
Cela ne signifie pas non plus que vous deviez vous sentir seule contre tous ! Certainement pas ! Mais veillez à rester fidèle à votre ressenti intime et à ne vous entourer que de personne bienveillantes ET qui vous font du bien.
b. Bébé
L’allaitement :
Il peut y avoir deux configurations différentes :
• soit le nouveau-né en a franchement marre de ce goutte-à-goutte, il commence vraiment à avoir la dalle et pleure, pleure, se rendort, et pleure encore, et restera constamment pendu au sein ;
• soit il prend l’option mou, il dors tout le temps, ne se réveille que peu de temps, tète trois fois et se rendort.
Des options différentes s’offrent en fonction de l’évolution de son poids.
• s’il est loin de la perte de 10%, on (le pédiatre et/ou la sage-femme) maintiendra une attitude dite « conservatrice», c’est-à-dire que l’on ne vous proposera pas de supplément en biberon.
• Si la perte de poids est trop importante, il se peut que l’on vous propose un supplément en biberon ou que l’on vous propose de tirer votre lait.
Bien entendu, votre bien-être est important pour l’équipe de maternité et ce n’est certainement pas par perversion qu’on ne propose pas de supplément. Mais celui-ci pourrait compromettre votre allaitement, car si l’on remplit l’estomac de votre nouveau-né, il stimulera encore moins votre mamelon, or pour parvenir à cette montée de lait, il faut qu’il soit suffisamment stimulé.
Tenez bon !! Rappelez-vous que cette situation est transitoire.
Les sages-femmes connaissent leur job, laissez-les vous guider. Elles disposent d’un nombre incalculable de solutions et, contrairement à votre entourage, elles ont pour la plupart l’expérience de centaines de mamans qui ont vécu les mêmes expériences (contrairement à la fleuriste ou à la belle-sœur).
Je n’ai rien contre les belles sœurs entendons–nous bien !
c. Papa :
Préparez-vous à demain : ce sera plus difficile encore mais ce n’est que transitoire.
Dites à votre compagne que vous êtes là, qu’elle est formidable, qu’elle est belle, que vous êtes le plus heureux des hommes !
Amenez-lui quelque chose qui lui fera plaisir, n’hésitez pas à prendre le bébé pour le calmer même si cela vous terrifie.
Si vous avez deux bras et un cœur, c’est largement suffisant pour y arriver.